Vers une meilleure protection contre les inondations
Des travaux sont prévus sur les digues de la Garonne pour renforcer la protection des toulousains face au risque d'inondation.Des ouvrages de protection surveillés de près
Un système de surveillance itératif
Les ouvrages de protection et plus particulièrement les digues font l’objet d’une surveillance régulière. Qu’elles soient en terre, revêtues de parpaings ou en brique, les digues subissent des dégradations au fil du temps, liées au vieillissement des matériaux, à l’érosion ou d’autres facteurs externes (création de terriers par des animaux, invasion par des végétaux, etc.). Pourquoi surveiller les digues ?En cas de crue exceptionnelle, une digue fragilisée peut, de façon générale, être susceptible de subir deux phénomènes :
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Des travaux de renforcement engagésDes études approfondies sur les ouvragesLes digues de Toulouse ont été dimensionnées pour protéger les populations en tenant compte de la crue de référence de 1875 (8,32 m NGF au Pont-Neuf). Elles protègent efficacement les habitants contre les crues les plus fréquentes. Toutefois, les effets du temps ont inévitablement fragilisé les ouvrages. Une série d’études ont donc été menées :
Ces études de diagnostics, validées par des experts, ont permis de définir les travaux à engager qui portent sur les digues elles-même et sur le système de gestion des eaux pluviales (vannes et puits). Ces travaux sécurisent les ouvrages sans élever le niveau de protection, déjà suffisant. Un programme labellisé
Menés conjointement par la ville et l’État, ces travaux font l’objet d’une labellisation au niveau national au titre du Plan Submersion Rapide. En savoir plus sur la convention de transfert de propriété de digues Une première phase de travaux a été réalisée sur la période 2012-2015 :
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1) la modernisation du système de vannes et de puits pour un montant de travaux estimé à un peu mois de 10 M€ TTC sous maîtrise d’ouvrage de la ville de Toulouse, financée par la ville (60%), l’État (25%) et la région Midi-Pyrénées (15%).
La plupart des vannes sont ainsi doublées pour prévenir une éventuelle défaillance de la première vanne. Une douzaine de puits de pompage sont aménagées afin d'optimiser l'efficacité du pompage et améliorer les conditions d'interventions des techniciens en cas de crue. |
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2) le confortement de cinq digues pour un montant de travaux estimé à un peu moins de 11 M€ TTC, sous maîtrise d’ouvrage État, financé par l’État (51%), la ville (40%) et la région Midi-Pyrénées (9%) : • 3 digues en rive gauche (digue de Langlade, mur de l’Hôtel-Dieu et digue en terre de l’avenue de Muret) • 2 digues en rive droite (digue de la rue de l’eau et quai de l’avenue Maurice Hauriou) Une seconde phase de travaux a démarrée en 2016 :
Les travaux de confortement, pour un montant estimé à un peu plus de 23 M€ TTC financé par l’État (60%) et la ville (40%), concernent : |
Des travaux de différentes natures selon les digues
Selon la nature des ouvrages (en terre, en béton, en brique…) et des fragilités identifiées, les travaux à réaliser peuvent aller de « l’entretien approfondi » aux travaux de confortement plus importants.
Carte des digues concernées par les travaux
Tableau récapitulatif des travaux de renforcement
Cliquez sur le nom de la digue pour découvrir les travaux
Nom de la digue | Nature des travaux |
Avancement |
Digue de Langlade | Confortement | Travaux terminés en 2012 |
Mur de l’Hôtel Dieu jouxtant le Pont Neuf | Rénovation |
Travaux terminés en 2014 |
Digue en terre de l'Avenue de Muret | Confortement | Travaux terminés en 2015 |
Port Garaud (rue de l’Eau et avenue M. Hauriou) | Confortement | Travaux terminés en 2015 |
Port de la Daurade | Rénovation |
Travaux terminés en 2016 |
Mur Digue Viguerie | Rénovation | Travaux terminés en 2017 |
Digue en béton Amidonniers | Entretien | Travaux terminés en 2017 |
Digue en béton avenue de Muret | Entretien | Travaux terminés en 2017 |
Digue en béton Sept Deniers | Entretien | Travaux en cours |
Digue Abattoir-Bourrassol | Entretien | Travaux terminés en 2017 |
Quais Lombard, Daurade, Saint-Pierre et Tounis | Rénovation | Travaux en cours |
Cours-Dillon | Rénovation | Prévus |
Confortement | Travaux en cours | |
Digue en terre Sept-Deniers | Confortement | Travaux en cours |
Digue Empalot Saint-Michel (Bd Maréchal Juin) |
Confortement | Travaux en cours |
Les travaux font préalablement l’objet d’études environnementales permettant d’appréhender les enjeux écologiques présents dans le lit de la Garonne.
Langlade, première digue renforcée
La digue de Langlade, longue de 590 mètres et haute de 6 mètres, a été la première digue construite dans les années 50 (1955-1959) et aussi la première digue renforcée en 2012.
L’ouvrage présentait un mauvais état généralisé : galeries creusées par les rongeurs, présence importante d’arbres envahissant le parement côté Garonne, différence de perméabilité à certains points de la digue - et de sa fondation - liée aux divers matériaux employés.
Les travaux réalisés en 2012
Cette digue a été complètement rasée et reconstruite au cours du 1er semestre 2012, elle est désormais dotée d’un système empêchant la réapparition de terriers.
Un large chemin piétonnier a également été réalisé en bord de Garonne.
Le mur entre le Pont-Neuf et l’Hôtel DieuAccolé au Pont-Neuf, un mur d’une longueur de 15,5 mètres et d'une hauteur de 10 mètres est réalisé en briques foraines ; sa construction date du XVIIème siècle. Il a ensuite fait l’objet de travaux d’épaississement à sa base en 1938 à l’aide de béton. |
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Pourquoi réaliser des travaux ?
Ce mur ne présentait pas de fragilité réelle, mais subissait une végétation abondante, entraînant une dégradation du parement (dont quelques briques manquantes) et pouvant compromettre à terme sa pérennité. Le bâtiment de l’Hôtel Dieu est quant à lui bien plus haut que les niveaux de la crue de référence de 1875 ; les ouvertures du niveau inférieur ont fait l’objet de travaux d’étanchéité et de rénovation durant les dix dernières années. |
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Les travaux réalisés en 2014
Les travaux réalisés au cours de l’année 2014 ont consisté à retirer la végétation et à rénover complètement les parements du mur, en tenant compte de la qualité patrimoniale de l’ouvrage (réutilisation de briques, mortier de jointement proche de l’ancien).
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Pendant les travaux | Après les travaux |
La digue de l'avenue de Muret
Une digue de 870 mètres de long
D’une hauteur de 8 mètres, cette digue en terre est revêtue de parpaings. Longue de 870 mètres de long, elle est située en rive gauche du bras inférieur de la Garonne, entre le pont Saint-Michel et le pont de la Croix de Pierre. Cette digue a été sollicitée lors des crues de 1977 et 2000 (crue trentennale).
Pourquoi réaliser des travaux ?
Le remblai du corps de digue est hétérogène du fait de la variation des sables, graves et limons. Sur le parement de la digue, des ouvertures et des dégradations de joints – accéléré par la présence de végétation - avaient également été observées.
Les travaux réalisés en 2015
Le renforcement de la digue a été réalisé sur toute sa longueur, incluant des travaux de retrait de la végétation et de reprise des drainages.
Les travaux sur cette digue ont débuté le 1er décembre 2014 pour une durée d’un an.
Le confortement de la digue côté Garonne a consisté à :
- retirer la végétation et nettoyer le parement existant,
- créer un système de drainage équipé de clapets anti-retours,
- renforcer le talus par pose d’ancrages scellés dans la fondation,
- créer un masque étanche constitué de dalles en béton armé, avec des joints hydrofuges entre les dalles.
Côté ville, les travaux ont consisté à :
- décaper le talus, poser un drain et un grillage anti-fouisseurs,
- supprimer la végétation sur le talus aval (les platanes en crête seront conservés),
- enherber le talus,
- créer un espace en pied de digue nécessaire à l’entretien et à la surveillance de l’ouvrage.
- récréer une limite physique entre l’ouvrage de protection et les propriétés privées des riverains.
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Les digues de Port Garaud
Une digue et un quai à conforter
Port-Garaud, en rive droite du bras supérieur de la Garonne est constitué de deux digues :
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Une digue en remblai dite de la rue de l’eau avec des parements maçonnés d’une longueur de 235 mètres et d’une hauteur de 4 mètres,
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Un quai en maçonnerie de briques en aval de la chaussée, et en béton avec revêtement de briques en amont de la chaussée d’une longueur de 174 m et d’une hauteur de 7 mètres.
Ces ouvrages longeant la rue de l'Eau et l'avenue Maurice Hauriou sont par ailleurs concernés par les opérations pilotes du projet « Grand Parc Garonne » porté par la Ville de Toulouse (création d’une continuité piétons/cycles entre la berge d’Empalot et le centre-ville).
Pourquoi réaliser des travaux ?
La digue en terre revêtue de parpaings de la rue de l’Eau présentait un début d’affaissement du talus vers la Garonne, de la végétation colonisait les parements. Le parapet de cet ouvrage méritait également d’être relevé.
Le mur de soutènement en brique de l’avenue Maurice Hauriou, construit en plusieurs étapes (partie basse très ancienne, partie haute datant des années 50) ne présentait pas de protection efficace contre les risques d’affouillement.
Les travaux réalisés en 2015
Les travaux sur cette digue ont été réalisés de février à novembre 2015.
Sur la digue en remblai de la rue de l’Eau, les travaux ont consisté à :
- Mettre en place un rideau de palplanche en pied de digue,
- Radoucir la pente et imperméabiliser le talus coté Garonne,
- Rétablir le drainage et la filtration coté ville en amont du Pont Saint Michel,
- Renforcer le parapet à l'aval du pont St Michel.
Le renforcement du quai de l’avenue Maurice Hauriou a consisté à :
- reprendre en sous-œuvre par micropieux l’ensemble du mur,
- protéger le pied du mur côté Garonne par un rideau de palplanches à l’intérieur duquel a été coulé du béton pour faire face au risque d’affouillement.
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La digue du boulevard du Maréchal Juin
Des travaux de la même nature que ceux de la digue de la rue de l'eau débutent à la fin du mois de février 2018 pour s’achever au début de l’année 2019 pour la digue du boulevard du Maréchal Juin.
Cette digue, haute de 4 m au dessus des berges et d'une longueur de 800 m, se situe en plein centre de Toulouse en rive droite de la Garonne, face au parc des expositions, entre le viaduc Pierre de Coubertin et le Pont Saint-Michel.
Conséquence pour la circulation :
Le chemin de crête de la digue du Boulevard du Maréchal Juin et la berge sont fermés aux piétons et aux cyclistes entre le Pont Garigliano et le Pont Saint-Michel à partir du 21 février 2018 pour une durée d’un an. Deux itinéraires de déviation pour les vélos seront mis en place par le boulevard du Maréchal Juin et par l’Île du Ramier.
Les digues des Amidonniers et des Sept-Deniers
Des travaux de la même nature que ceux de la digue de l'avenue de Muret débutent à la fin du mois de février 2018 pour s’achever au début de l’année 2020 pour les digues des Amidonniers et des Sept-Deniers.
Ces digues, pouvant atteindre une hauteur de 10 m au dessus de la berge, sont situées entre le pont des Catalans à l’amont, et le pont de Blagnac à l’aval, dans la partie nord de la commune de Toulouse :
- La digue des Amidonniers s’étend depuis le pont des Catalans jusqu’au pont de l’Embouchure sur une longueur de 1 421 m,
- La digue des Sept-Deniers s’étend depuis l’ancienne usine Job jusqu’au pont de Blagnac sur une longueur de 895 m,
- La digue en béton des Sept-Deniers s’intercale entre ces 2 ouvrages sur 1 km environ.
Conséquence pour la circulation :
- Le chemin de crête de la digue des Amidonniers sera fermé aux piétons et aux cyclistes entre le Pont des Catalans et le Pont de l’Embouchure pour une durée de deux ans à partir du 26 février 2018. Une déviation pour les vélos sera mise en place par la rue des Amidonniers. L’accès piéton à la coulée verte des Amidonniers sera maintenue.
- Le chemin de crête de la digue des Sept-Deniers sera fermé à partir de l'été 2018 entre l’espace Job et le Pont de Blagnac pour une durée de 18 mois. La déviation mise en place par la rue des Amidonniers pour les vélos sera prolongée par la route de Blagnac.
- Pendant les travaux, l’accès aux berges entre le Pont des Catalans et le Pont de Blagnac sera interdit au public.